Festival de la Plaine

Festival de la Plaine

L'univers musical de Zoé Simpson

Zoe Simpson

 

Zoé Simpson écrit les femmes. Elle incarne celles qui donnent la vie, celles qui crient la liberté, celles qui aiment et qui pardonnent, mais aussi celles qui souffrent et qui se trompent. Sarah, Camille, Nora, Anna, Lise, Sheila, Brigitte, Ophélie, Laura, Michelle, Nastassja, Lili, Maria, Pénélope, Kayla, Iphigénie… Il faut absolument les entendre. Elle leur prête sa voix…

 

album-zoe-simpson-dans-le-petit-matin-rose-516x540.jpg 

 

 

Ne cherchez pas de relation entre elle et la célèbre famille Simpson, célébrités du film d’animation. Elle en serait même l’antithèse tant son univers artistique, surtout musical, est empli de désir et de sensualité, loin de la vénalité du monde. Elle chante la femme et sa liberté d’exister, l’amour bien sûr avec ces petites touches qui font le désir et l’envie des corps, l’idée du bonheur qui passe par le lien à l’autre, par le partage comme elle le pratique dans la création musicale avec Alex Beaupain et Malcolm Crespin, aussi avec Marianne Cadic, et Laure Legoff dans le joyeux projet des Valseuses en 2007 ou les artistes qu’elle a côtoyés aux rencontres d’Astaffort en mai 2015.

 

 

Rencontres d'Astaffort 05.jpg  Zoe Simpson aux  40èmes Rencontres d'Astaffort - Mai 2015

 

 

Zoe Simpson et Aless "Sourire Mojito" - 40èmes Rencontres d'Astaffort - Mai 2015

 

 

Ses chansons faussement légères viennent titiller les émotions et les sens par le son malicieux des mots qui s’amusent à rebondir sur des mélodies qui restent longtemps en tête, comme si de rien n’était. Dans un autre registre musical, cela rappelle les paroles facétieuses des morceaux d'Elisabeth Caumont, la chanteuse de jazz. 

 

Oui, c’est ça. Les notes sautillantes et les mots arrivent incognito, presque sans rien dire, accrochés sur des portées de notes légères qui, l’air de rien, décident de rester dans la tête sans qu’on n’ait rien demandé. Une mémorisation sans effort "par un petit matin rose » quand « on ne veut pas aller trop vite et qu’on suspend le geste », « qu’on veut se poser sur un banc parce qu'on a bien le temps de voir courir les passants »… Oui, les paroles s’accrochent à la mémoire comme les notes à la portée. Et elles forment des petites histoires d’humaines et d’humains qui trottent dans la tête…

 

 

Zoe Simpson et Malcolm Crespin "Dans le petit matin rose"

 

 

Une fois, c’est l’histoire d’une femme qui interroge l’amour de son compagnon. On se laisse entraîner par le chant presque joueur, puis on se rend compte que c’est l’histoire de tout un chacun dans sa relation à l’autre, ce que chacun fait pour rendre un amour fort ou non, une relation belle avec ses forces et ses faiblesses, avec ses valeurs et ses doutes.

 

Une autre chanson "Petit à petit" évoque joyeusement l'enfant qui grandit dans le ventre de sa mère. C'est elle qui raconte "la crevette dans son tiroir", "le haricot dans son bazar", le grain de riz, le polichinelle, "l'accroche-coeur qui l'emmêle". Le ventre gonfle comme la pâte jusqu'à l'éclosion du petit bouchon, de la petite fleur... les métaphores s'enchaînent dans un rythme enivré qui s'accélère et boum ! Elle devient maman. Neuf mois résumés en une minute et trente-deux secondes très soutenues, de la crevette au "petit bourgeon bougeant, babillant et bavant". C'est drôle et tendre. ça donne envie de revoir le film, de remettre le curseur à la seconde zéro et de recommencer les neuf mois à fond la caisse en dansant autour du lecteur de musique. 

Tous les mots sentent l'amour d'une mère pour son enfant. Ce sont peut-être les mêmes que nous avons eus pour nos propres enfants sans le savoir, ou sans doute d'autres mots qui disaient la même chose dans ces nuits ou ces jours étranges où l'enfant a pointé sa bobine hors de l'utérus. 

 

Une autre fois, justement, il est question de la mère,  celle de la chanteuse, telle un modèle tatoué dans la tête, une image qui fait qu’on regarde ses propres enfants avec la force de vie et l’amour qu’on nous a donnés. Chacun peut trouver en lui cette personne qui la tient debout, une mère aussi, un père peut-être, une grand-mère ou un grand-père.

 

Cet humanisme-là traverse les chansons de Zoé Simpson, parfois à fleur de peau, en métaphores comme dans « Le trèfle » sur l'album des Valseuses : «Et moi, je t’attends le matin comme un trèfle seul,  Que tu me découvres enfin et que tu me cueilles/ J’suis chanceuse quand tu passes tes doigts dans mes cheveux et que tu te noies (…) ». Cette noyade-là, ce sont ces petits bonheurs de chaque jour si nécessaires, encore plus nécessaires dans le monde d’aujourd’hui. Une vision positive et tactile de l'existence où l’autre n’est pas un ennemi. Pas un monde de bisounours, mais des liens entre les gens, entre les peuples, un monde à changer dans lequel on veut mettre de l'espoir, du rire et de la beauté. 

 

Se laisser emporter dans ses chansons, c’est mettre du soleil dans un jour de pluie et faire que le monde ne soit pas obligatoirement une déroute.

Même les histoires tragiques peuvent délivrer un message fort qui ne s’arrête pas au fait divers comme dans la chanson « L'étoile gelée » où une fille un peu paumée est « happée par son reflet » dans l’eau et elle saute dans ce miroir où un homme en noir la fait s’envoler quelque part d’où elle ne reviendra jamais plus. Et c’est une autre femme, chanteuse (peut-être Zoé Simpson), qui la fait redécouvrir, qui la fait briller à nouveau rien qu’en chantant et en regardant l’eau… sans l’homme en noir.

 

C’est fort et émouvant, puissant et léger à la fois, et surtout beau.

 

 

12791030_1808340059393603_1006223772324165684_n.jpg

 

 

C’est tout cela l’univers musical de Zoé Simpson.

Cette capacité à explorer si finement les tréfonds de l’âme ne date pas d’hier. Déjà enfant, elle avait interprété sous le nom de Zoé Coussonneau, le rôle de Stéphanie, une ado de quatrième en plein questionnement sur ce qu’elle est, déçue par le monde des adultes. Une adaptation télévisuelle du livre « Des cornichons au chocolat », par Magali Clément à la mise en scène, avec Alain Bashung dans le rôle du père et Elisabeth Wiener dans le rôle de la mère.   

 

D’ailleurs à ce sujet, l’auteur de ce texte de 1983 est Philippe Labro qui s’était caché à l’époque sous le pseudo de Stéphanie. Ce livre avait connu un très grand succès, et fait maintenant partie de la trilogie qui comporte également les volets « Manuela » et le magnifique « Franz et Clara », tous les trois sur l’adolescence et la naissance du comportement amoureux.  

 

Zoé Simpson a aussi travaillé comme comédienne pour le cinéma (entre autres le rôle principal dans un film d'Eric Atlan en 2002). 

 

Dans le cadre du projet des Valseuses "Petites chansons sans conséquences" (album toujours disponible à la vente), elle et ses deux comparses (rencontrées dans une école de théâtre) avaient proposé de la "chanson théâtrale", de la "musique à voir" comme elles le définissaient elles-mêmes sur Direct 8 en 2009, dans un répertoire mêlant humour décalé, impertinence et fraîcheur, avec toujours ces chansons pleines d'empathie.  

 

Osez donc entrer dans le monde musical de Zoe Simpson et laissez-vous porter. Et surtout faites-le sans effort, comme ça, l’air de rien. C’est là que c’est le plus agréable. 

 

essaizoeok7358-1-1024x683.jpgSa route musicale croisera la Bourgogne pour au moins un concert... au Festival de la Plaine, pour notre plus grand plaisir.

 

Retrouvez Zoe Simpson sur sa page Facebook

Lien :  Zoé Simpson

Egalement un site Internet

Lien :  zoesimpson.fr/



04/09/2016
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 17 autres membres