Festival de la Plaine

Festival de la Plaine

Escales de Saint-Nazaire 2010

LES  ESCALES DE SAINT-NAZAIRE 2010

 

 

 

Le vendredi 6 et le samedi 7 août 2010, a eu lieu la 19ème édition du Festival des Musiques du Monde de Saint-Nazaire dans le cadre  étonnant du port, entre les bateaux de pêche et la base sous-marine de la seconde guerre mondiale.

 

La thématique de cette édition était "les musiques noires" de par le monde : Afrique bien sûr, mais aussi Caraïbes et Amérique. 14 pays représentés dont pas de musiques métissées qui montrent l'étendue culurelle et géographique de l'idée de "musique noires". Et dans ce port de l'estuaire de la Loire qui a vu passer les bateaux esclavagistes du temps du commerce triangulaire, ce festival représentait tout un symbole de l'évolution des mentalités et de la reconnaissance des valeurs humaines.

 

Il serait trop long d'évoquer l'ensemble des concerts présentés (35 au total), aussi  ne parlerons-nous que de quelques uns qui ont marqué par leur qualité et leur générosité.

A commencer par Rokya Traoré, la chanteuse et guitariste malienne, belle et grande dame de la chanson africaine.

 

Rokya Traoré

 

 

Magnifique de chaleur et de sensualité, sur la scène du port, elle a offert, tel un cadeau au public, un tour de chant empreint de ses racines mandingues et qui mêle toutes les sources musicales qu'elle a croisées par ses voyages à travers le monde, avec des influences provenant du jazz et du rock. Simple et souriante, elle était heureuse d'être là sur cette scène, dans le cadre portuaire très particulier de ce festival. Un grand moment de musique. Oui, c'était un vrai cadeau.

 

Mahmoud Ahmed, Alémayéhu Eshèté et le Badume's Band

 

 

Sur la scène de l'estuaire, le spectacle Ethiopiques réunissait Alémayéhu Eshété, Mahmoud Ahmed, deux des plus grands chanteurs d'Ethiopie, accompagnés par des musiciens bretons regroupés dans le Badume's band. Les chants de l'Ethiopie ont envoûté le nombreux public, soutenus par une musique au groove jazzy. Beau métissage qui alliait l'Afrique et l'Europe et qui donnait l'envie de laisser son corps vivre pleinement ces sonorités dansantes.

 

Youssou N'Dour

 

Youssou N'Dour, ses musiciens, ses choristes et ses danseurs ont enflammé le Parc des Expositions avec un voage musical de Kingston (Jamaïque), au royaume du reggae, jusqu'à Dakar.  Spectacle haut en couleurs et en espérance. Comme un voyage à l'envers, de l'Amérique à l'Afrique, comme un retour aux sources. En hommage  Bob Marley, il reprendra même le mthque "Redemption Song", moment émouvant qui montrait à quel point les musiciens africains ont vu dans le reggae de la Jamaïque des sonorités qui parlent aussi d'eux, les peuples qui ont donné la négritude à l'Amérique.

 

L'un des percussionnistes de Youssou N'Dour dans un solo

 

Bibi Tanga

 

 

Si l'Afrique a des musiciens reconnus mondialement, elle a aussi une nouvelle génération très prometteuse. C'est le cas de Bibi Tanga, un bassiste de Centrafrique qui, avec son groupe The Selenites, propose une musique puissance de jazz funk, d'afro-pop, flirtant avec le R'n'B, la soul. On croirait parfois entendre Al Jarreau ou Bobby McFerrin, ou quelque rapper américain comme Puff Daddy, sur des rythmiques de percussions et basse puissantes.  Musique excitante et pleine de trouvailles sorties d'effets de turntables par un mystérieux Professeur Inlassable. Le groupe est complété par un guitariste américain Rico Kerridge, Arthur Simeoni aux claviers et au violon électrique qui sonne parfois comme Jean-Luc Ponty.  A la batterie, le jeune basque Arnaud Biscay. L'Afrique est toujours présente à un moment ou à un autre, dans quelques morceaux qui rappellent que Bibi Tanga vient du continent noir. Une rythmique et un groove puissant. Le concert s'est terminé par "It's the earth that moves", un funk auquel les corps ne peuvent résister. Sur les quais du port, une foule entière dansait frénétiquement, toutes génératons confondues.

 

Bibi Tanga and the Selenites

 

 

Salif Keita, le roi de la musique mandingue

 

 

Un des grands moments de ce festival fut le concert de Salif Keita. Magnifique musique mandingue  provoquant une sorte de transe collective. Le public massé devant la grande scène du parc des expositions a reçu le message 5 sur 5. Grand moment de bonheur avec la présence de cet homme chaleureux, le "nègre blanc" qui sait parler de sa "différence" dans une chanson  qui entraîne vers la tolérance et l'écoute de l'autre. Des morceaux pleins d'espérance et de joie.

Et pour finir, en rappel, le célèbre "Madan" pour un quart d'heure de folie où Salif Keita invite sur scène une vingtaine de personnes parmi le public pour vivre la musique et les percussions au plus près des musiciens et des choristes. Magnifique. Des moments de bonheur rares.

 

Choristes et musiciens de Salif Keita


 

Des personnes du public dansant sur scène lors du final "Madan"

 

 

ll faudrait aussi parler de Naby le sénégalais dont le reggae flirte avec le hip hop, du Trio N'Diale dont les sonorités mandinges se mêlent, dans un langage captivant, avec les musiques bretonnes du quartet de Jacky Molard. Vibrant. Sans oublier Tony Allen, l'ancien percussionniste de Fela Anikulapo Kuti qui continue de faire vivre à sa façon l'aventure de l'Afro-Beat du grand maître nigerian, aujourd'hui disparu.

 

Aussi tous les autres qui ont montré de l'Afrique et des musiques noires toute l'étendue géographique et culturelle, tous les chemins et toutes les perspectives métissées, à l'image du public multicolore. Un très grand festival.

 

 

Naby et son bassiste

 

 

Trio N'Diale et Quartet Jacky Molard



10/08/2010
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